Chapitre 1 La médecine populaire : aspects utiles and nuisible
Il existe beaucoup de plantes qui ont des qualités curatives (qui aident à guérir). Certains des meilleurs médicaments modernes sont faits à base de plantes sauvages.
Mais les « plantes qui guérissent » n’ont pas toutes des qualités médicinales… et celles qui en ont ne sont pas toujours utilisées de façon correcte. Essayez de vous renseigner sur les plantes qui poussent dans votre région, et de déterminer celles qui sont valables.
Attention ! Certaines plantes médicinales sont très dangereuses si on dépasse la dose recommandée. C’est pourquoi il vaut mieux prendre des médicaments modernes, où la dose recommandée est précise.
Voici quelques exemples de plantes qui peuvent être utiles si elles sont utilisées correctement:
(En bambara : alimukayikayi ou furabanin.)
Les feuilles de cette plante, et de certaines autres de la même famille, contiennent une composante qui sert à calmer les crampes intestinales, les maux d’estomac et même les douleurs de la vésicule biliaire.
Écraser 1 ou 2 feuilles de trompette des anges et les faire les tremper pendant une journée dans 7 cuillères à soupe d’eau.
Dose : de 10 à 15 gouttes toutes les 4 heures. À ne donner qu’aux adultes.
Attention ! Cette plante est un poison si on prend plus que la dose indiquée.
La tisane de soie de maïs augmente le besoin d’uriner, et est donc indiquée pour les pieds enflés, surtout chez les femmes enceintes.
Faire bouillir une bonne poignée de soie de maïs dans l’eau, et en boire un à deux verres. Cette boisson ne présente aucun danger.
La sève de ce cactus peut servir à laver les blessures dans les endroits où il n’y a pas d’eau bouillie ni la possibilité d’en obtenir. Cette plante est aussi utile pour arrêter le saignement d’une blessure, car sa sève rétrécit les veines, jusqu’à les fermer. Avec un couteau propre, couper un morceau de tige du cactus et le presser fermement sur la blessure.
Quand le saignement s’arrête, attacher un morceau du cactus avec une bande de tissu. Au bout de 2 ou 3 heures, enlever le morceau de tige et laver la blessure avec de l’eau bouillie et du savon. Vous trouverez d’autres méthodes pour soigner les blessures et contrôler les saignements à partir de Les saignements.
L’aloès peut être utilisé pour traiter les brûlures et les blessures sans gravité. Le jus épais et gluant qui se trouve à l’intérieur de la plante soulage la douleur et les démangeaisons, facilite la guérison, et aide à prévenir l’infection. Couper un morceau de la plante, peler la couche externe, et appliquer la feuille charnue ou le jus directement à la brûlure ou à la plaie.
L’aloès peut aussi soigner les ulcères d’estomac et les gastrites. Hacher les feuilles spongieuses en petits morceaux, les faire tremper dans l’eau pendant une nuit, puis boire un verre de ce liquide amer et gluant toutes les 2 heures.
Les papayes mûres sont riches en vitamines, et facilitent la digestion.
Elles sont spécialement recommandées pour les personnes affaiblies, ou les personnes âgées qui ont mal au ventre quand elles mangent de la viande, du poulet ou des œufs. La papaye rend ces aliments plus faciles à digérer. La papaye aide aussi à éliminer les vers, quoique les médicaments modernes soient plus efficaces.
Recueillir 3 ou 4 petites cuillères (15–20 ml) du « lait » qui sort quand le fruit vert ou le tronc de l’arbre est coupé. Mélanger ce lait à la même quantité de sucre ou de miel, et verser le tout dans une tasse d’eau chaude en remuant. Boire avec un laxatif, si possible. Il est encore mieux de faire sécher et d’écraser des graines de papaye en une fine poudre. En prendre 3 petites cuillères mélangées à 1 verre d’eau ou à du miel, 3 fois par jour pendant 7 jours.
De plus, les papayes sont utilisées pour soigner les escarres ou « plaies de lit ». Quand la peau est écrasée contre le lit pendant longtemps, par exemple chez les malades qui restent longtemps couchés, une blessure se forme à certains endroits qui pressent contre le lit. La papaye contient des éléments chimiques qui amollissent les chairs, et rendent les chairs mortes plus faciles à enlever. Premièrement, nettoyer une escarre qui contient des chairs mortes. Puis, faire tremper un tissu ou de la gaze stérile dans le « lait » du tronc du papayer ou d’une papaye verte, et emplir la blessure de cette compresse. Nettoyer et changer de compresses 3 fois par jour.
Cette plante est utilisée dans plusieurs cas :
Attention : dans toutes ces préparations, ne pas dépasser une demi-heure d’ébullition (le temps où la préparation doit bouillir). Ne pas boire de tisane de couleur brune ou rouge.
En wolof : rat ; en peul toucouleur : doki ou nikegore ; en maninka : diambakatankè ; en bambara : tiangara ou cangarabilen.
Cette plante est utilisée dans plusieurs cas :
En wolof : nger ; en peul toucouleur : eloko, feloki ; en bambara : kundiè, musokoroninkundiè.
Cette plante est utilisée dans plusieurs cas :
En bambara : ganela ; en wolof : nbormbor ; en peul-toucouleur : wusum koloma.
Contre la fatigue :
Attention ! Ne pas faire bouillir, ne pas laisser infuser plus de 10 minutes, et ne pas prendre de fortes doses, car il y a risque de convulsions.
En bambara : dabadababilen ; en wolof : mbaal.
Cette plante, commune en Afrique au sud du Sahara à la saison des pluies, a de multiples usages.
Elle peut être utilisée en cas de dysenterie amibienne (diarrhée accompagnée de sang, causée par des parasites appelés amibes) comme suit : Faire bouillir pendant 1 heure 15 grammes de poudre de plante sèche (tout la plante sauf les racines) dans 2 litres d’eau. Laisser reposer pour que la poudre se dépose au fond, puis filtrer.
Dose :
Cette plante tropicale se trouve en saison des pluies, près des lieux habités.
Attention : ne pas dépasser pas la dose prescrite, ne pas administrer aux enfants ni aux femmes enceintes ou qui allaitent.
En wolof : ngigis ; en peul-toucouleur : benbery-barkem. ; en bambara : niama.
Contre les douleurs dentaires (à employer si possible avec le citron de mer, voir ci-dessous) : Faire bouillir les feuilles de la plante (¾ de feuilles vertes et ¼ de feuilles sèches) pendant 20 minutes et faire des inhalations. Faire des bains de bouche avec la décoction de feuilles. Utilisez les tiges comme une frotte-dents.
Wolof : ir ; Peul-toucouleur : telentelenaj ; Arabe : Abu suruj ; Maninka : kyembo ; Bambara : guélé ou nbilensen.
Contre la carie dentaire : mâcher et appliquer sur la dent un morceau d’écorce.
Contre les maux de dents : introduire des feuilles et des écorces de la plante sur ou près de la partie douloureuse ; ou inhaler ou se gargariser avec une infusion de ces feuilles.
Contre le mal d’oreille : appliquer des feuilles bouillies sur l’oreille, après avoir lavé celle-ci avec l’eau dans laquelle les feuilles ont bouilli.
Contre la conjonctivite : appliquer des feuilles bouillies sur les yeux après les avoir lavés pendant quelques minutes, deux fois par jour. Si l’infection ne disparaît pas au bout de quelques jours, utiliser une pommade antibiotique spéciale pour les yeux.
Contre certaines maladies de la peau : bains de vapeur à base de racines de la plante.
Contre la teigne : appliquer des feuilles bouillies pendant 15 jours matin et soir. Si le problème ne disparaît pas, utiliser des médicaments modernes comme une pommade salicylée ou de la griséofulvine (Voir Médicaments contre la teigne et d’autres infections à champignons).
En wolof ou fulani-toucouleur : nim ; en bambara: jirikunanman ou jirikunannin (petit arbre amer).
Contre les digestions difficiles et les gonflements de l’estomac : faire une infusion avec 15 g de plante dans 1 litre d’eau fraîchement bouillie. Infuser pendant 3 minutes. Boire une tasse chaude après les principaux repas.
Attention ! À forte dose (500 g par litre), on risque de bloquer les reins.
En wolof : darkasse ; En bambara : sòmòn.
Contre les vomissements de la femme enceinte : mâcher une demi-pomme cajou ; avaler le jus plusieurs fois.