Tirez la peau qui recouvre le dessus de la main ou l’estomac entre deux doigts, comme ceci :
Chapitre 21 Prendre soin des enfants
Parfois, malgré toutes nos actions de prévention, les enfants tombent malades. Chez eux, une maladie peut s’aggraver très rapidement. Il est donc important de noter tous les signes qui annoncent une maladie et de s’en occuper tout de suite.
Un enfant qui a l’un des signes ci-dessous a besoin d’un traitement rapide et d’une surveillance constante. Soigné, il se portera de mieux en mieux. Mais s’il présente plus d’un de ces signes, ou si le signe s’aggrave, l’enfant est en danger :
La déshydratation est un manque d’eau dans le corps. La plupart des enfants qui meurent d’une diarrhée meurent en réalité de déshydratation. Le traitement consiste simplement à boire plus, pour remplacer les liquides perdus. Ce traitement de réhydratation est décrit à partir de la page Prévention ou traitement de la déshydratation. Lisez ces pages pour apprendre à traiter une déshydratation due à la diarrhée, à des vomissements, ou au fait de travailler trop longtemps au soleil ou dans un bâtiment où il fait très chaud. La déshydratation due à la diarrhée étant si dangereuse pour les enfants, vous devrez constamment surveiller ce qui suit :
Commencez le traitement immédiatement, avant que les signes n’empirent.
Tirez la peau qui recouvre le dessus de la main ou l’estomac entre deux doigts, comme ceci :
Si la peau ne revient pas sa place, l’enfant est probablement déshydraté.
Quand l’état de déshydratation devient aussi sévère, l’enfant est en grand danger. Un traitement rapide peut lui sauver la vie.
Le traitement de la déshydratation est simple : donnez beaucoup à boire. Voyez la recette d’une boisson de réhydratation qui peut sauver la vie, à La boisson de réhydratation orale. Si l’état de l’enfant ne s’améliore pas rapidement, cherchez un secours médical.
Si vous allaitez un enfant déshydraté, continuez à le faire téter et donnez-lui aussi de la boisson de réhydratation. Allaitez votre enfant plus souvent, au moins toutes les 2 heures. Laissez l’enfant téter aussi longtemps qu’il le désire.
La diarrhée, ce sont des selles molles et liquides. Il y a beaucoup de causes à la diarrhée de l’enfant, le plus souvent liées, d’une part, à la propagation de microbes favorisée par de mauvaises conditions d’hygiène, et d’autre part, à une alimentation trop pauvre. Quoique la diarrhée disparaisse généralement sans l’aide de médicaments, un traitement reste essentiel : donner beaucoup à boire pour remplacer les liquides perdus par les selles. S’il ne boit pas, un enfant qui a la diarrhée peut perdre tant de liquide qu’il en meurt.
Vous sauverez la vie de l’enfant, en lui donnant à boire des liquides pour remplacer ceux qu’il a perdus.
Vous pensez peut-être que faire boire un enfant aggravera sa diarrhée ? Ce raisonnement paraît logique quand vous voyez l’enfant expulser tant de diarrhée liquide. Mais en réalité, les liquides ne provoquent pas de diarrhée.
Ne pas donner de liquides à l’enfant ne diminue pas sa diarrhée. Au contraire, cela le met en danger.
Les liquides ramènent la santé en cas de diarrhée.
Pour en savoir plus sur la diarrhée, voir La propreté et les maladies de la malpropreté. Les recommandations ci-dessous s’appliquent spécifiquement aux enfants.
Le lait maternel remplace les liquides et les éléments nutritifs perdus avec la diarrhée.
Les enfants malnutris ont plus souvent des diarrhées, et plus de mal à en guérir. En effet, ces 2 maladies s’influencent l’une l’autre, dans un cycle nuisible.
La malnutrition cause la diarrhée — la diarrhée cause la malnutrition.
1. Une alimentation pauvre (malnutrition) nuit à l’ensemble du corps, y compris l’intestin.
2. L’intestin, abîmé par la malnutrition, absorbe peu d’aliments. La nourriture ne fait qu’y passer rapidement. C’est la diarrhée.
3. L’évacuation constante d’excréments élimine aussi les éléments nutritifs. L’absence de ces éléments caractérise la malnutrition.
En interrompant ce cycle désastreux, on empêche l’enfant de mourir de la combinaison de ces 2 causes, ou d’une des multiples infections qui atteignent les enfants affaiblis par une faim et une diarrhée constantes.
Si vous n’avez que de très peu d’argent, dépensez-le pour nourrir votre enfant. Une meilleure alimentation le renforcera et lui permettra de guérir plus vite, et de réduire le risque qu’il attrape une nouvelle diarrhée.
Voir le traitement de la malnutrition sévère.
Le zinc est un minéral qui aide à réduire la diarrhée infantile. Donnez-en aux enfants qui ont une diarrhée, si vous pouvez en obtenir.
Bébés de 2 à 6 mois : donnez 10 mg de zinc tous les jours pendant 10 jours. Écrasez le comprimé et mélangez-le avec un peu de lait maternel.
De 6 mois à 5 ans : donnez 20 mg de zinc tous les jours pendant 10 jours.
Certains enfants vomissent plus souvent que d’autres. Mais si un enfant vomit beaucoup ou montre des signes de déshydratation, donnez-lui une boisson de réhydratation. Au début, ne donnez qu’une cuillerée toutes les 15 minutes, même s’il continue à vomir. S’il ne rejette pas ce qu’il boit, donnez-lui une cuillerée toutes les 5 minutes. Par la suite, augmentez la quantité. En lui donnant le plus tôt possible plus de liquides et de nourriture, vous l’aiderez à retrouver ses forces.
Les enfants ont souvent de la fièvre, qui peut être très forte, quand leur corps lutte contre une maladie. Soulagez l’enfant en lui donnant du paracétamol (acétaminophène) ou de l’ibuprofène. Des compresses mouillées et un bain à fraîche température (mais pas froids) peuvent aussi calmer la fièvre. Donnez-lui beaucoup de liquides pour prévenir une déshydratation. Chez un jeune enfant, une très forte fièvre peut causer des convulsions convulsions. Mais la fièvre, surtout quand elle est élevée, peut aussi signaler une grave infection. Le souci le plus important face à un enfant fiévreux est de trouver et de traiter la cause de sa fièvre.
| Une fièvre accompagnée de… | peut signaler… | Voir page |
| torticolis ou forte migraine | une méningite | La méningite |
| multiples boutons rouges | une rougeole | La rougeole |
| toux chronique | Tuberculose | La tuberculose |
| maux d’estomac et diarrhée, ou constipation, avec parfois des taches roses sur le ventre ou sur les côtés (en cas de typhoïde, la fièvre augmente progressivement pendant environ une semaine, puis les maux de ventre commencent) | une typhoïde | Typhoïde |
| frissons, ou toute fièvre si vous vivez dans une zone de paludisme | un paludisme | Le paludisme (la malaria) |
Cette maladie est décrite en détail à partir de la page Paludisme (ou malaria). Dans les zones de paludisme, c’est l’une des plus grandes causes de mort chez les enfants.
Si possible, faites un test de dépistage avant d’appliquer un traitement antipaludique. Si vous n’avez pas accès à ce test et que le paludisme est courant dans votre région, commencez sans attendre un traitement antipaludique en présence d’une fièvre dont vous ne pouvez pas déterminer la cause.
L’anémie étant courante chez les enfants atteints de paludisme, il est recommandé de leur donner aussi des suppléments de fer).
Ces signes sont une urgence médicale, car ils indiquent un danger mortel. Injectez immédiatement de l’artésunate). Si vous n’en avez pas, injectez de la quinine.
Empêchez le paludisme en installant des moustiquaires sur les lits, et aux portes et fenêtres.
Plusieurs moyens de diminuer les risques de paludisme dans votre famille ou votre communauté sont proposés à la page Comment éviter le paludisme.
Les convulsions sont des crises soudaines et généralement courtes, caractérisées par une perte de connaissance ou un trouble de la conscience, et, le plus souvent, des mouvements brusques et désordonnés. Mais il peut arriver que l’enfant soit au contraire immobile pendant la crise.
Un jeune enfant peut convulser à cause d’une fièvre élevée, d’une déshydratation, d’une blessure, d’une crise de paludisme, ou pour d’autres raisons encore. Les accès de convulsions qui se répètent sont appelés “épilepsie”.
Pendant un accès de convulsions, dégagez l’espace autour de l’enfant pour qu’il ne se blesse pas. Tournez-le sur le côté de manière qu’il ne s’étouffe pas s’il vomit. Ne retenez jamais un enfant qui convulse et n’essayez pas de tenir sa langue.
Si aucune de ces dangereuses causes de convulsions ne semble probable, une crise isolée peut ne pas être inquiétante (même si elle est très effrayante à voir). Si la crise se répète, consultez un soignant.
Les spasmes du tétanos peuvent être pris pour des convulsions. La mâchoire se contracte et reste fermée et le corps se raidit brusquement vers l’arrière. Apprenez à reconnaître les signes de tétanos, qui peuvent apparaître le lendemain ou des semaines après une blessure.
Rare, mais très grave, la méningite est une infection qui touche l’enveloppe du cerveau et de la moelle épinière. La plupart du temps, elle se déclare sans raison apparente. La fièvre en est le premier signe. Elle est parfois secondaire à une autre maladie comme la tuberculose, la rougeole ou les oreillons.
La méningite résultant d’une tuberculose peut mettre plusieurs semaines à se déclarer.
L’espace souple et un peu creux (fontanelle) qui se trouve sur le crâne du bébé peut bomber (s’arrondir vers l’extérieur). L’enfant peut vomir, avoir la diarrhée, de la fièvre, ou une température anormalement basse.
Normalement, le cou d’un nouveau-né se courbe quand vous soulevez sa tête.
À l’inverse, le cou d’un nouveau-né qui a la méningite est raide. Quand vous soulevez sa tête, son dos suit le mouvement.
Cherchez immédiatement un secours médical. L’enfant aura besoin d’une combinaison d’antibiotiques spécifiques (voir Ampicilline et gentamicine).
Si la méningite fait suite à un paludisme ou une tuberculose, traitez aussi ces maladies (voir paludisme cérébrale ou tuberculose).
Les toux, rhumes et problèmes respiratoires peuvent être légers ou sévères. L’infection d’un ou des deux poumons, appelée pneumonie, est l’un des cas les plus graves. La pneumonie est décrite en détail à partir de la page Pneumonie. C’est l’une des principales causes de mort chez les jeunes enfants.
Une respiration accélérée est le signe le plus important de la pneumonie. Cette respiration rapide correspond à :
Tous les enfants respirent plus vite quand ils pleurent. Essayez d’abord de calmer l’enfant. Quand il ne pleure plus, posez une main sur son ventre pour sentir celui-ci monter et descendre. Regardez et sentez le nombre de fois qu’il respire par minute.
Si vous pensez qu’un jeune enfant a une pneumonie, traitez-le tout de suite aux antibiotiques.
Donnez-lui 325 mg d’amoxicilline 2 fois par jour, pendant 5 jours. Aux enfants de moins de 1 an, donnez 187,5 mg (¾ d’un comprimé de 250 mg écrasé) mélangé avec un peu de lait maternel (voir Ampicilline et amoxicilline). Le cotrimoxazole est aussi efficace contre la pneumonie.
Donnez-lui beaucoup à boire et à manger.
L’enfant devrait commencer à se sentir mieux au bout de 2 jours. Si ce n’est pas le cas, une autre cause, comme la tuberculose, l’asthme ou une infection due à des vers qui se sont propagés aux poumons, peut retarder la guérison. Au cas où son état empire, où il a des difficultés respiratoires, où il perd connaissance ou a des convulsions, cherchez tout de suite une assistance médicale. On lui fera probablement des piqûres d’ampicilline et de ceftriaxone (ou d’ampicilline et de gentamicine s’il s’agit d’un bébé de moins d’un mois) (voir Ampicilline et gentamicine).
Tout ce qui irrite les poumons facilite leur infection. Le tabac affaiblit les poumons et facilite les pneumonies. Les fumeurs doivent toujours fumer hors de la maison et loin des enfants.
Un fourneau équipé d’une cheminée évacuera la fumée hors de la maison, et protégera les poumons des filles ou des femmes qui cuisinent, et des enfants qui se tiennent tout près.
La plupart des enfants qui meurent de pneumonie sont malnutris. La malnutrition affaiblit trop leur corps pour qu’il combatte l’infection.
Tout le monde respire plus facilement quand les enfants mangent tous les jours des aliments sains en quantité suffisante.
La toux est généralement causée par un simple rhume, et les médicaments ne la guériront pas. Soulagez l’enfant avec du thé chaud sucré, avec des inhalations de vapeur, ou en le réconfortant dans vos bras. Son état devrait s’améliorer au bout d’une semaine.
| Signes | Maladie | Voir page |
| Une toux qui dure 2 semaines ou plus, perte de poids, et fièvre | Tuberculose | La tuberculose |
| Une toux et respiration rapide | Pneumonie | La pneumonie |
| Une toux sèche pendant la nuit alors que l’enfant ne semble pas malade (surtout si la respiration est sifflante). | Asthme | Asthme |
Une toux aboyante, ou une toux chronique et la voix enrouée peuvent être des signes du croup. On peut aussi entendre un son aigu quand l’enfant inspire.
Cette maladie, contre laquelle les antibiotiques sont généralement impuissants, est causée par l’infection d’un tube respiratoire au niveau de la gorge. Essayez de soulager un peu l’enfant en lui faisant respirer de la vapeur chaude ou en l’emmenant à l’extérieur pour respirer l’air frais de la nuit.
Parfois, l’intérieur de la gorge est si enflé que l’enfant a du mal à respirer. Écoutez ses respirations et emmenez-le au centre de santé si vous pensez qu’il ne reçoit pas assez d’air. Certains médicaments pourront réduire le gonflement des tissus de la gorge.
La coqueluche débute comme un simple rhume (fièvre, nez qui coule, toux). Une ou deux semaines plus tard, la toux empire. Elle se produit en crises incontrôlables, avec beaucoup de mouvements de toux qui se suivent rapidement. La toux peut être forte au point de causer des vomissements.
Après un fort accès de toux, la personne halète pour reprendre de l’air. Quand elle inspire, elle produit un son aigu caractéristique. La coqueluche peut durer plusieurs mois. La coqueluche est extrêmement pénible pour n’importe qui, mais encore pire pour un enfant. Un bébé de moins de 1 an peut mourir à force de tousser constamment. Les bébés ne produisent pas toujours le son aigu caractéristique de la coqueluche, et il peut être difficile de déterminer s’il s’agit de cette infection ou d’une autre.
La meilleure protection contre la coqueluche est de veiller à ce que les enfants reçoivent leurs vaccins DTC (voir Les vaccins).
La tuberculose affecte les enfants plus rapidement que les adultes. Si un enfant a une toux persistante pendant au moins 3 semaines, surtout s’il a une fièvre ou s’il habite avec une personne qui pourrait avoir la tuberculose.
La respiration sifflante est une respiration qui produit un sifflement aigu, surtout à l’expiration (mais pas toujours). Elle résulte d’un resserrement des tubes respiratoires des poumons ou de la gorge, et peut accompagner un rhume ou un problème plus grave. Si cette respiration sifflante se produit souvent, il s’agit probablement d’un asthme asthme. Le sifflement peut aussi être un signe de tuberculose, surtout si on l’entend mieux d’un côté de la poitrine (voir Tuberculose).
Chez un enfant, un nez qui coule, un mal de gorge ou une toux disparaîtront avec du repos, beaucoup de boisson, et suffisamment de nourriture. L’enfant se remettra de lui-même sans médicaments ; les antibiotiques sont inutiles. Les rhumes peuvent parfois conduire à des infections de l’oreille (voir L’otite) ou à des maux de gorge (voir Le mal de gorge).
Si un bébé ou un enfant se frotte l’oreille et pleure, c’est peut-être à cause d’une infection à l’oreille. Les otites sont très courantes chez les enfants, surtout après un écoulement de nez ou un rhume. L’intérieur du nez est relié à la partie interne de l’oreille, et les microbes traversent facilement cette courte distance.
L’otite peut être très douloureuse et causer bien des pleurs chez les enfants. Mais si l’enfant est normalement en bonne santé, et s’il est bien nourri, l’otite disparaîtra le plus souvent d’elle-même. L’acétaminophène peut aider à calmer la douleur. Vous pouvez aussi essayer de soulager l’enfant avec un remède maison, l’huile d’ail. Faites tremper une gousse d’ail dans de l’huile végétale toute une nuit. Déposez-en quelques gouttes dans l’oreille plusieurs fois par jour.
Retirez le pus à l’aide d’un petit morceau de papier ou de tissu doux roulé sur lui-même.
Il n’est pas mauvais d’administrer de l’amoxicilline ou du cotrimoxazole dans les cas où l’enfant n’a pas un bon état de santé général. Ce type d’enfants a du mal à lutter contre les infections, et l’otite a tendance à durer longtemps. Une longue otite ou des otites fréquentes aboutissent souvent à une surdité (incapacité d’entendre). Donnez toujours des antibiotiques quand :
Voir les doses d’amoxicilline à Ampicilline et amoxicilline, et de cotrimoxazole à Cotrimoxazole.
une douleur et un gonflement derrière l’oreille peuvent être liés à une dangereuse infection des os appelée mastoïdite.
Consultez un soignant en présence des signes suivants :
Les bébés allaités ont moins d’otites.
Il arrive parfois qu’un enfant se mette quelque chose dans l’oreille. Essayez de nettoyer l’oreille avec une seringue sans aiguille que vous aurez remplie d’un mélange mi-eau, mi-eau oxygénée ou vinaigre. Ou, si vous veillez bien à ne pas toucher l’intérieur de l’oreille, vous pouvez retirer l’objet avec une petite pince à épiler. En tout cas, évitez de mettre quoi que ce soit dans l’oreille. Vous risqueriez d’y apporter des microbes, ou de trouer le tympan accidentellement. Même une petite égratignure peut s’infecter.
Les maux de gorge viennent généralement d’un rhume. L’intérieur de la gorge est rouge et l’enfant a mal quand il avale. Les amygdales (2 ganglions lymphatiques qui ressemblent à des boules de chaque côté du fond de la gorge) peuvent grossir et devenir douloureuses, ou produire du pus.
Les antibiotiques ne servent à rien contre la plupart des maux de gorge, et ne devraient pas être utilisés, sauf dans le cas de l’angine à streptocoque, qui est dangereuse chez les enfants et doit être soignée à la pénicilline.
Si un enfant présente 3 ou 4 de ces signes, l’infection est probablement une angine à streptocoque et doit être traitée (à la pénicilline ou à l’amoxicilline par la bouche pendant 10 jours, ou en une seule injection de pénicilline G, ou benzathine benzylpénicilline. L’analyse d’un prélèvement de la gorge est le seul moyen sûr de connaître la cause d’un mal de gorge, et devrait être menée si on y a accès.
Une angine streptococcique non traitée peut devenir une maladie douloureuse et dangereuse appelée “fièvre rhumatismale”.
La fièvre rhumatismale se déclare à la suite d’une angine à streptocoque et touche en général les enfants de 5 à 15 ans. Si un enfant présente certains des signes ci-dessous 2 à 4 semaines après avoir eu une angine à streptocoque, il se peut qu’il ait une fièvre rhumatismale :
Si vous pensez que l’enfant peut avoir une fièvre rhumatismale, donnez-lui de la pénicilline pour traiter l’infection. Consultez un soignant. La fièvre rhumatismale cause des dommages au cœur et l’affaiblit. C’est ce que l’on appelle une cardiopathie rhumatismale, laquelle peut causer un handicap physique ou même provoquer une mort précoce.
La diphtérie est une maladie dangereuse qui commence avec un mal de gorge et un peu de fièvre. Au bout de quelques jours, une couche grise ou blanche peut apparaître sur le fond de la gorge. Souvent, l’enfant a la voix enrouée, son cou se gonfle et il a mauvaise haleine. Le gonflement du cou et cette couche grise ou blanche sur la gorge peuvent lui rendre la respiration difficile ou impossible.
Si la couche au fond de la gorge s’épaissit au point que l’enfant a du mal à respirer, essuyez-la à l’aide d’un tissu propre.
La diphtérie est facilement évitée grâce au vaccin DTC. Assurez-vous qu’il existe un programme de vaccination dans votre communauté et faites vacciner vos enfants.
Les premiers signes de la rougeole sont une fièvre, le nez qui coule, des yeux rouges et irrités, et une toux sèche. Ces signes apparaissent une dizaine de jours après le contact avec une personne infectée au virus de la rougeole. Viennent ensuite des taches dans la bouche et de la diarrhée. Enfin, des boutons apparaissent derrière les oreilles et sur le cou, sur le visage et le corps, et enfin sur les bras et les jambes.
L’enfant atteint de rougeole peut se remettre en l’espace de 5 à 10 jours si vous l’aidez à boire, à manger et à se reposer :
Le principal danger de la rougeole est qu’elle peut conduire à d’autres maladies plus graves. C’est surtout le cas des enfants qui sont malnutris, infectés à VIH, ou atteints d’une autre maladie. Surveillez l’apparition de l’un des problèmes suivants, et si le cas se présente, traitez-le rapidement :
Tous les enfants doivent être vaccinés contre la rougeole (voir Les vaccins.) Si un enfant a la rougeole, vous pouvez essayer de protéger les autres enfants de la famille et de l’école en les faisant vacciner rapidement. L’enfant infecté doit rester à la maison et, si possible, à l’écart des frères et sœurs qui ne sont pas malades. Mais il est possible que ses frères et sœurs soient déjà infectés, même s’ils n’en montrent pas encore les signes. Il vaut donc mieux que vous les gardiez tous à la maison jusqu’à ce que vous soyez sûr qu’ils sont en bonne santé. Cela évitera de contaminer le reste de la communauté. On ne peut attraper la rougeole qu’une seule fois dans sa vie. Par la suite, on est immunisé.
La rubéole a des effets très graves sur le bébé qui se développe dans l’utérus d’une femme enceinte. Les femmes enceintes ne doivent pas s’approcher d’un enfant ou de toute personne qui a la rubéole.
Chez les enfants et les jeunes adultes, la rubéole est moins sérieuse que la rougeole. Elle commence à disparaître d’elle-même au bout de 3 ou 4 jours.
Chez les femmes adultes, la rubéole peut provoquer des douleurs aux genoux, aux poignets et aux doigts.
La seule façon sûre de protéger les femmes enceintes de la rubéole est de vacciner tous les enfants de la communauté.
La varicelle cause une fièvre légère et de petites rougeurs qui démangent. Ces rougeurs commencent en général sur le corps et se répandent sur le visage, les bras et les jambes. Plus tard, elles se transforment en cloques ou en boutons qui éclatent, s’assèchent et font des croûtes.
La varicelle disparaît en général au bout d’une semaine. Mais le fait de se gratter favorise la pénétration des microbes et de la saleté sous la peau, et peut causer des infections de la peau.
Distrayez l’enfant pour l’empêcher de trop se gratter. Coupez-lui les ongles court, et veillez à ce que ses mains restent propres. Ou mettez-lui des gants ou des chaussettes sur les mains. Soulagez la démangeaison en posant des morceaux de toile trempés dans un mélange d’eau et de flocons d’avoine cuits et refroidis. Un antihistaminique comme la chlorphénamine peut aider à réduire les démangeaisons.
La varicelle peut être évitée grâce à un vaccin Les vaccins. Si vous avez déjà reçu le vaccin ou si avez déjà eu la maladie, vous êtes immunisé.
La gale cause des plaques de boutons ou d’autres lésions sur les côtés, les mains, les bras, les jambes, ou le pénis, qui démangent beaucoup. C’est une maladie courante chez les enfants. Pour en savoir plus sur la gale et les autres problèmes de peau, voir Chapitre 15, Les maladies de la peau.
Les oreillons commencent par une fièvre, de la fatigue, des maux de tête, ou la perte de l’appétit. Ouvrir la bouche ou manger peut devenir douloureux. Deux jours plus tard, un gonflement mou, douloureux, apparaît sous les oreilles à l’angle de la mâchoire (. En général, l’enflure commence sur un seul côté, puis elle apparaît sur l’autre.
La maladie s’en va d’elle-même en 10 jours environ. Si l’enflure ne disparaît pas, il peut s’agir d’autre chose. Tant la malnutrition que le VIH peuvent faire gonfler les ganglions lymphatiques situés sous les oreilles, ce qui ressemble beaucoup à l’enflure des oreillons.
Il est rare que les oreillons affectent les oreilles ou le cerveau. Consultez immédiatement un soignant si quelqu’un qui a les oreillons présente des signes de la méningite ou des difficultés à entendre. Les oreillons peuvent être prévenus grâce à la vaccination (voir Les vaccins).
La polio est une maladie grave. Elle commence comme un rhume, avec de la fièvre, de la diarrhée, des vomissements et des douleurs musculaires. D’ordinaire, l’enfant se remet rapidement. Mais dans quelques cas, la polio peut endommager les muscles.
Les enfants perdent leur force, en général dans une jambe. Quelquefois celle-ci est atteinte de paralysie, et reste très maigre alors que l’autre jambe se développe normalement. Si vous voyez qu’un enfant a du mal à bouger tout ou une partie de son corps (paralysie), consultez tout de suite un soignant.
La polio peut être douloureuse. La prise d’acétaminophène ou d’ibuprofène peut soulager, de même que de baigner la jambe ou le bras touchés dans l’eau chaude. Il est important d’exercer le membre touché pour limiter les effets handicapants de la maladie.
Faites vacciner tous les enfants contre la polio. Les campagnes de vaccination ont si bien réussi que la polio a disparu de la plupart des pays du monde. Si tous les enfants sont vaccinés, la maladie sera complètement éliminée.
Le VIH affaiblit les défenses du corps contre les maladies ; on attrape ainsi plus facilement la pneumonie, la tuberculose, la diarrhée, entre autres. Il est important de savoir le plus tôt possible si un enfant a le VIH.
Si vous répondez “Oui” à l’une des questions suivantes, voyez chapitre 24.
Les médicaments contre le VIH peuvent aider un enfant infecté à vivre longtemps en restant en bonne santé.
En Afrique au sud du Sahara (et moins souvent en Inde et dans d’autres pays), certains enfants naissent avec une “faiblesse du sang”, appelée anémie falciforme ou drépanocytose. Cette maladie est transmise à l’enfant à travers les cellules des parents, qui souvent ne savent pas qu’ils portent cette caractéristique. Le bébé peut sembler normal pendant 6 mois, puis les signes peuvent commencer à apparaître.
Le paludisme ou d’autres infections peuvent s’ajouter à une crise de drépanocytose, et entraîne une forte fièvre et des douleurs intenses dans les mains, les jambes ou le ventre. L’anémie empire. Les enflures sur les os peuvent évacuer du pus. La vie de l’enfant peut être menacée.
Il n’y a pas de moyen de corriger cette “faiblesse du sang”. Protégez l’enfant du paludisme et d’autres maladies et infections qui peuvent provoquer une crise. Une fois par mois, emmenez l’enfant consulter un soignant, pour que celui-ci l’examine et lui prescrive des médicaments.