Sigida 11 Une alimentation saine et équilibrée
Que signifie bien manger ? Qu’est-ce que la malnutrition ?
Bien manger signifie manger suffisamment. Mais cela signifie également manger une quantité équilibrée des différents aliments dont le corps a besoin. Pour être en bonne santé, une personne doit manger suffisamment de chacun des groupes qui viennent d’être décrits. Beaucoup de gens mangent de grandes quantités d’aliments énergétiques riches en féculents tels que le riz, le maïs, le manioc ou la banane plantain. Mais elles ne mangent pas suffisamment d’aliments constitutifs du corps et protecteurs tels que les œufs, la viande, le poisson, le haricot, les noix, les arachides, les légumes à feuilles vert foncé et les fruits. Ces personnes peuvent être sous-alimentées en dépit du fait qu’elles mangent beaucoup de féculents.
Parmi les populations pauvres, la malnutrition est souvent plus grave chez les enfants parce que ceux-ci ont besoin de beaucoup d’aliments nutritifs pour se bien se développer et rester en bonne santé. Il y a plusieurs formes de malnutrition :
C’est la forme la plus commune de malnutrition, mais elle n’est pas toujours évidente. L’enfant ne grandit pas ou ne prend pas de poids aussi vite que les enfants nourris correctement. Même s’il peut paraître plutôt petit et maigre, il n’a généralement pas l’air malade. Mais, comme il est malnutri, il n’a souvent pas assez de résistance pour combattre les infections.
Quand il tombe malade, il l’est plus gravement que ne le serait un enfant bien nourri, et il met plus de temps à guérir.
Les enfants atteints de malnutrition modérée ont plus souvent la diarrhée et le rhume. Celui-ci dure plus longtemps, et risque plus facilement de devenir une pneumonie. Les maladies infectieuses, par exemple la rougeole et la tuberculose, sont encore plus dangereuses quand elles apparaissent chez les enfants malnutris, dont beaucoup en meurent.
Il est essentiel que de tels enfants reçoivent un soin particulier et assez de nourriture avant qu’ils ne tombent malades et que leur situation ne s’aggrave. C’est pourquoi il est si important de peser les jeunes enfants et de mesurer leur tour de bras à intervalles réguliers. Cela permet de détecter la malnutrition modérée et de la combattre.
Suivez les instructions sur la prévention de la malnutrition.
Elle se montre le plus souvent chez les bébés qu’on a arrêté d’allaiter trop tôt ou trop brusquement, et qui n’ont pas été assez souvent nourris d’aliments riches en énergie. Elle commence couramment après une diarrhée ou une autre maladie infectieuse. En général, on parvient à reconnaître un enfant atteint de malnutrition sévère sans avoir besoin de le peser ou de le mesurer. Les 2 cas principaux sont :
Cet enfant ne mange pas assez – de quelque type d’aliments que ce soit. On dit qu’il souffre de malnutrition sèche ou de marasme. En d’autres termes, il est affamé. Son corps est petit, maigre, décharné. Il n’a plus que la peau et les os.
Cet enfant souffre de kwashiorkor, ou de malnutrition dite humide, parce que ses pieds, ses mains et son visage sont enflés. Il ne reçoit pas assez de protéines – les éléments nutritifs qui construisent le corps. Le plus souvent, le fait est qu’il ne mange pas assez d’aliments énergétiques, et son corps brûle les protéines qu’il reçoit pour lui fournir de l’énergie.
Une cause partielle de cet état peut aussi être que l’enfant mange des haricots, des lentilles, ou d’autres denrées gardées dans des endroits humides, qui portent des traces de moisissure. Cet enfant a besoin de manger beaucoup et plus souvent : surtout beaucoup d’aliments riches en énergie, et certains aliments riches en protéines (voir Manger bien pour rester en bonne santé). Évitez aussi, autant que possible, les aliments qui sont stockés depuis longtemps et peuvent être pourris ou moisis.
Le kwashiorkor commence souvent à apparaître lorsque l’enfant souffre de rougeole, de diarrhée ou d’une autre infection. Il survient très souvent chez les bébés que l’on cesse d’allaiter au sein et auxquels on donne pour nourriture qui n’est pas entièrement adaptée à leur besoins. Cela comprend des bouillies de mil sans lait, du riz, des céréales, de la pomme de terre, du pain, du sucre ou d’autres aliments énergétiques. Dans ces cas, on ne donne pas à l’enfant suffisamment de lait ou autres aliments riches en protéines.
Parce qu’il gonfle et qu’il a parfois un peu de graisse, l’enfant atteint de kwashiorkor peut sembler gros, et non maigre. Mais ses muscles sont atrophiés et si l’on regarde le haut de ses bras, on sera surpris de leur maigreur.
Ni le kwashiorkor ni le marasme ne se développent tout d’un coup. Un enfant peut être dans un état avancé de sous-alimentation et n’en montrer encore que peu de signes. Une bonne méthode pour vérifier si un enfant est malnutri est de mesurer le tour du haut de son bras.
D’autres formes de malnutrition sont causées par un apport insuffisant en vitamines et sels minéraux spécifiques. Ces types de malnutrition sont passés en revue plus loin dans ce chapitre, et dans d’autres parties du livre :
Cette mère et son enfant viennent d’une famille pauvre et sont tous les deux sous-alimentés. Le père travaille durement, mais il ne gagne pas assez d’argent pour bien nourrir sa famille. Les taches visibles sur les bras de la mère indiquent une pellagre, qui est une forme de malnutrition. Elle se nourrit surtout de maïs, et son régime manque d’aliments nutritifs comme les haricots, les œufs, la viande et les légumes vert foncé.
La mère n’a pas allaité son bébé. Elle le nourrit simplement de bouillie de maïs. Même si celle-ci lui remplit l’estomac, elle n’apporte pas assez d’éléments nutritifs pour que l’enfant puisse se développer et prendre des forces. En effet, cet enfant de deux ans est gravement sous-alimenté. Il est très petit, très maigre ; il a le ventre enflé, ses cheveux tombent, et son développement physique, aussi bien que mental, sera plus lent que la normale. Pour prévenir des cas pareils, les mères et leurs enfants doivent être mieux alimentés.