Chapitre 10 Première Secours
L’intérieur des os de la colonne vertébrale contient la moelle épinière, qui est une extension du cerveau. Une lésion à la moelle épinière peut entraîner un handicap définitif (permanent), ou la mort. Si vous pensez qu’un blessé a pu avoir un traumatisme à la colonne vertébrale, évitez d’occasionner plus de dégâts, en veillant à ce que son cou et son dos restent bien en place, et ne bougent surtout pas.
Après tout accident de voiture, de moto, ou de bicyclette, toute chute violente ou coup sur la tête ou le dos, agissez comme si la colonne vertébrale a été atteinte. Immobilisez le cou et le dos pour que le blessé ne puisse les tourner ni vers les côtés, ni de haut en bas, ce qui pourrait encore endommager la colonne vertébrale. Enroulez des vêtements, du tissu, de la mousse, ou autre chose de souple et d’épais et fixez-les autour du coup pour l’empêcher de bouger.
Ne donnez pas d’antidouleurs avant d’être certain qu’il n’y a pas de lésion à la colonne vertébrale. La douleur oblige la personne à rester immobile.
D’autres signes de lésion de la colonne vertébrale sont l’incapacité de retenir l’urine ou les selles, des difficultés à respirer, ou un état de choc. En cas de doute, il est toujours plus sûr de traiter la personne comme s’il y avait lésion de la colonne vertébrale.
Pour déterminer s’il y a une lésion, demandez à la personne de rester à plat sur le dos et de lever les genoux. Puis demandez-lui de lever les bras. Peut-elle les bouger ? Ressent-elle de la douleur ? Pressez les doigts et les orteils. Peut-elle sentir votre toucher ? Peut-elle sentir un pincement ?
S’il y a un point du corps à partir duquel la personne ne peut pas bouger ou avoir des sensations, c’est que les os de la colonne vertébrale sont probablement cassés. Mais avec l’aide d’assistants, vous pouvez empêcher les dégâts de s’aggraver.
Si la personne ressent encore des sensations et peut encore bouger, examinez la colonne vertébrale elle-même. Retournez-la avec précaution sur le côté, comme l’indique l’image, pour pouvoir palper tout le dos.
Gardez la tête, le cou et le dos en ligne droite pendant que vous retournez la personne. Puis maintenez le corps immobile, et touchez doucement chaque vertèbre le long de la colonne vertébrale, de l’arrière de la tête jusqu’à la zone entre les fesses. En palpant, vérifiez s’il y a des os qui ne sont pas en place, des fractures, ou de la douleur.
Dans le même mouvement de retournement à plusieurs, remettez le blessé sur le dos avec grande précaution.
(Si la personne vomit, déplacez son bras ou mettez quelque chose d’autre sous sa tête pour qu’elle puisse rester sur le côté et pas étouffer sur son vomit.)
S’il y a de la douleur ou de la sensibilité en un point ou un autre, la personne doit faire une radio pour vérifier s’il y a des petites fractures des os. Elle devra rester au repos dans une seule position ; toutes les 2 ou 3 heures, on devra la retourner tout en gardant son cou et son dos immobiles, jusqu’à ce que la douleur diminue, au bout de quelques semaines.
Pour déplacer la personne, faites la manœuvre du retournement sur le côté à deux ou à plusieurs, et posez une planche longue et plate en dessous d’elle.
Puis retournez-la sur la planche. Utilisez de longues bandes de tissu ou de ruban adhésif extra fort pour attacher sa tête, sa poitrine et ses cuisses à la planche. Si la personne doit rester sur cette planche pendant longtemps, vous devrez la retourner sur le côté toutes les 2 ou 3 heures.
Toute personne qui a subi une lésion à la colonne vertébrale devra faire de la kinésithérapie (ou physiothérapie) sur une longue durée. Cherchez de l’aide auprès de ceux qui possèdent l’expérience nécessaire dans ce domaine, ou consultez un livre comme L’Enfant handicapé au village, publié par la Fondation Hesperian.