Chapitre 3 Comment examiner un malade
Si quelqu’un se plaint d’engourdissement (quand on ne sent plus rien), de faiblesse, ou de perte de contrôle dans une partie du corps, ou si vous voulez évaluer l’état de ses muscles et de ses nerfs, observez sa façon de bouger et de marcher. Demandez-lui de se mettre debout, de s’asseoir, ou de s’étendre en restant bien droit, et comparez soigneusement les deux côtés de son corps.
Le visage : Demandez à la personne de sourire, d’ouvrir grand les yeux, de froncer les sourcils, de fermer les yeux et de les presser. Voyez si un côté du visage a l’air de tomber par rapport à l’autre. Recherchez tout signe de faiblesse, toute différence entre les deux côtés du visage.
Si le problème est arrivé de façon plus ou moins soudaine, pensez à une blessure à la tête, à une attaque (voir accident vasculaire cérébral, AVC), ou à une paralysie de Bell (ou « paralysie faciale a frigore »), où les nerfs du visage deviennent paralysés (Voir la remarque au bas de la section AVC).
Si par contre il s’est installé peu à peu, ce peut être une tumeur cérébrale. Recherchez une assistance médicale.
Vérifiez aussi le battement des cils, la taille des pupilles (voir Comment examiner les yeux), et la vision.
Les bras et les jambes : Voyez si la masse des muscles a diminué, ou si ceux-ci sont affaiblis. Notez ou mesurez toute différence dans l’épaisseur des bras ou des jambes d’un côté à l’autre.
Observez la façon de bouger et de marcher. Si la diminution ou l’affaiblissement des muscles affecte tout le corps, pensez à la possibilité d’une malnutrition (voir Comment reconnaître la malnutrition) ou d’une maladie chronique, comme la tuberculose.
Demandez à la personne de serrer vos doigts, pour comparer la force de chaque main
et faites-lui pousser et tirer votre main avec ses pieds.
Avec un ruban à mesurer ou n’importe quelle ficelle, vérifiez vérifier si le tour des bras et des jambes est différent, d’un membre à l’autre.
Faites-lui aussi étendre les bras et tourner et retourner ses mains.
Faites-la s’étendre et soulever une jambe, puis l’autre.
Observez toute faiblesse ou tout tremblement.
Encore une fois, si le manque de muscle ou le manque de force affecte tout le corps, pensez à une malnutrition (chapitre 11) ou à une maladie chronique (c’est-à-dire ayant duré longtemps), comme la tuberculose.
Si le volume des muscles ou la force sont bien moindres d’un côté, pensez à la polio dans le cas d’un enfant ; pour un adulte, ce pourrait être un problème de dos, une lésion au dos ou à la tête, ou une attaque (accident vasculaire cérébral : le sang n’arrive plus dans une partie du cerveau).
Si la mâchoire est raide ou refuse de s’ouvrir, pensez au tétanos, ou à une grave infection de la gorge (voir Le mal de gorge) ou d’une dent (voir Chapitre 17).
Si le cou ou le dos sont raides ou tendus vers l’arrière chez un enfant gravement malade, c’est peut-être une méningite. Si la tête ne peut pas se pencher vers l’avant ou se placer entre les genoux, il s’agit probablement d’une méningite.
Un enfant dont certains muscles sont toujours raides ou font constamment des mouvements étranges ou saccadés (brusques et irréguliers), peut avoir un trouble permanent du développement (voir La paralysie cérébrale).
Si les mouvements étranges ou saccadés se produisent tout d’un coup, accompagnés d’une perte de connaissance, l’enfant a probablement des convulsions. Si ces convulsions reviennent souvent, pensez à une épilepsie. Si elles arrivent quand l’enfant est malade, la cause peut en être une forte fièvre, de la déshydratation, ou le tétanos.
Pour vérifier les réflexes d’une personne, quand vous soupçonnez un tétanos, voir Le tétanos.
Demandez à la personne de se couvrir les yeux. Touchez ou piquez légèrement la peau en différents endroits.
Demandez-lui de dire « oui » quand elle sent quelque chose.